La crise environnementale, le conflit ukrainien aux portes de l'Europe, la précarisation sociale ou sanitaire accentuée par la pandémie de la Covid19 ont engendré ces dernières années une cascade d'évènements anxiogènes qui mettent en lumière l'impact des activités humaines sur la planète et les risques qui lui sont inhérents. Si certains invoquent la notion d'anthropocène pour mettre en perspective cette problématique, cette préoccupation n'est toutefois pas une nouveauté. D'André Gorz à Edgard Morin en passant par Jacques Ellul ou Bruno Latour, récemment disparu, quelques chercheurs et intellectuels précurseurs s'étaient déjà appliqués, dès les années 1960, à établir une corrélation entre une humanité prédatrice et son écosystème fragile.