Les auteurs : Thomas Andrieu ¿ Franck Antunes ¿ Erell Buhez ¿ Laetitia Cavagni - Inola Dedieu ¿ El Herrero ¿ Laure Enza - Yoann Laurent-Rouault - Angélique Rolland ¿ Nathalie Sambat.
L¿Éducation nationale est surnommée « le mammouth ». Une expression qui résonne dans l¿inconscient collectif et donne une image immédiate de cet organe d¿État. Car la longue promenade à dos de mammouth est une obligation pour qui naît en son pays. Contre vents et marées et sur les grèves.
C¿est encore plus vrai aujourd¿hui qühier avec le gouvernement actuel, qui au nom de la pensée unique, tente d¿interdire les éducations alternatives. Comme l¿école à la maison. Au prétexte du séparatisme qui gangrène notre vieille République fanée, l'herbage de prédilection de l¿animal laineux.
Pourtant à brouter dans ces verts pâturages, le mammouth semble souffrir d¿embarras gastriques et intestinaux. Et l¿animal, peu éduqué, s¿en cache à peine. Il est nature.
Les générations de têtes blondes se succèdent, et il reste là, les pattes coincées dans la glace. Parfaitement immobile. Affreusement constipé.
Pourtant, la violence, l¿incompétence, la drogue, la peur, le harcèlement, la démission, l¿ignorance, le racisme et leurs joyeux camarades dansent autour de lui en brandissant leurs lances. Ils le menacent. Mais le placide animal se contente de les regarder s'agiter, la trompe basse et l¿¿il humide, sans réagir.
Rares sont ceux qui ont aimé les années qüils ont passées à dos de mammouth. Qüils soient devenus chasseurs, cueilleurs ou chômeurs. Qüils aient réussi à faire des étincelles avec leurs silex ou non.
Ce collectif vous fera partager plusieurs points de vue. Celui de deux élèves de lycée, celui de parents d¿élèves et celui de personnels en poste au musée d¿Histoire naturelle. Puissent ces textes vous inspirer des réflexions et vous faire passer le cap de la nostalgie quand vous pensez «école», puissent les billes, les copains et la jupe courte d¿Isabelle en terminale rester en dehors du sujet. Car le problème, quand on réfléchit sur le mammouth, c¿est que notre nostalgie nous empêche, bien souvent, d¿être objectifs.