Un cocktail de drames sur une mélodie à l'eau de rose.
Deux enfants s'aiment. Mais ce que l'on attend d'eux et les préjugés familiaux vont peu à peu mettre cet amour à mal. Elisabeth est vouée à l'excellence et fait tout ce qu'il faut pour répondre aux attentes. Matthew est prisonnier de ses peurs et de ses timidités. Sans Elisabeth pour le guider dans la vie, il peine à s'y mouvoir. Mais l'amour est là, et si le temps ne peut en venir à bout, il a le loisir de tout transformer. À l'innocente passion, s'ajoutent le désir, les vexations, les rancunes. Un cocktail de drames sur une mélodie à l'eau de rose.
Lolvé Tillmanns se jette avec appétit dans un univers à la Sagan. Où les belles propriétés cachent le mépris, les pulsions, les médiocrités. Par sauts temporels, elle reconstruit l'histoire de deux enfants que la vie abîme par ricochets.
Laissez-vous surprendre par ce roman où le sentimental se mêle à l'étrange. Jouant avec les clichés, ce récit vous emmènera vers l'imprévisible...
EXTRAIT
Matthew n'était pas venu. Une agence immobilière avait vendu la maison, des déménageurs avaient emballé et rangé les meubles dans des camions et Mme McNeil était partie en taxi, sans rien dire. Elisabeth compta : deux ans. Elle n'avait pas vu Matthew depuis deux ans. Elle avait bien reçu quelques lettres et cartes postales, mais depuis la naissance de Carly, plus rien. Ils n'avaient jamais été séparés aussi longtemps. Elle ne l'avait pas retenu. Henri l'occupait trop, mais aujourd'hui, Matthew lui manquait, sa maison lui manquait. Lorsque Elisabeth avait appris la mise en vente de la villa des McNeil, elle avait proposé à Wilhelm de l'acheter, mais il avait refusé. Il s'était mis en colère. Elisabeth n'avait pas compris pourquoi. À présent, elle regrettait de n'avoir pas insisté. Elle se mordit le pouce, se donnant une excuse pour les deux larmes qu'elle sentait monter à ses yeux. Henri dormait, étranger à la détresse de sa mère. Elle ferma doucement la porte de la nurserie et se dirigea vers son secrétaire. Elle sortit le papier à lettres qu'elle utilisait pour les cartes de voeux, décapuchonna son stylo-plume Montblanc et resta figée au-dessus du bristol. Elle n'avait rien à dire, rien du tout. Pas même à Matthew. Elle se leva précipitamment et se cogna le genou contre la tablette du secrétaire. Elle ne ralentit pas, ouvrit la porte en grand. Elle devait réveiller son fils.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
L'auteur raconte l'histoire de cet amour impossible entre Matthew et Elisabeth sur une longue période, d'un peu plus de trois décennies, pendant lesquelles ils suivent des routes parallèles - ils fondent une famille chacun de leur côté - qui, de temps en temps, se croisent. Car, de temps en temps, l'auteur donne l'espoir au lecteur que ces convenances d'un autre âge ne sont pas inexorables et que de leurs brèves rencontres pourraient surgir un autre destin, commun... -
Francis Richard, Contrepoints
À PROPOS DE L'AUTEUR
Lolvé Tillmanns a fait irruption sur la scène littéraire romande avec le dérangeant
33, rue des Grottes. Elle a confirmé avec
Rosa (Prix Eve de l'Académie romande, 2016) l'originalité de sa plume et sa verve de romancière. Avec
Un amour parfait elle signe un ouvrage plus amer que sucré, faussement désuet, faussement romantique, d'une cruauté légère et grinçante.