Au bout de vingt minutes, sur cette terrasse, deux inconnues ne l'étaient plus tout-à-fait." A bientôt, j'espère. Ce fut un plaisir de faire votre connaissance et de discuter avec vous. J'ai été ravie de ce moment. Peut-être aurons-nous l'opportunité de poursuivre cette conversation... ".Lila sentit que ces propos étaient sincères. Marine avait un sourire qui ne demandait qu'à s'agrandir à l'idée d'une nouvelle rencontre. Lila, en se penchant pour attraper son sac lui dit :" Comme je passe presque tous les mercredis matins par ici, nous nous recroiserons sûrement. Maintenant, il faut que je file, sinon Antoine, mon fils, va se demander où je suis. "D'un geste de la main, elle salua Marine et s'en alla d'un pas alerte.
Deux femmes, seules. Leur rencontre va bouleverser toute leur existence...
Lila peine à trouver des équilibres satisfaisants entre son travail de médecin hospitalier, son fils Antoine, âgé de huit ans, et son mari. Marine est une veuve retraitée, dont la vie est une longue attente faite de quiétude ordrée et de silences partagés avec son chat.
D'une rencontre fortuite et au fil d'un échange de correspondance, la complicité s'installe entre les deux femmes. Le petit Antoine s'attache aussi à cette dame qui lui fait découvrir ses récits d'antan. Lila et son fils suivront alors les traces d'un passé qui les emmèneront jusqu'aux montagnes des Diablerets.
Ces relations harmonieuses seront toutefois ébranlées par la maladie. Au-delà des liens forts qui se sont tissés, Marine et Lila vont devoir s'interroger sur la vie et les choix qu'elle nous impose.
Ce roman raconte avec pudeur et sensiblité l'histoire d'une amitié, indéfectible jusque dans la maladie.
EXTRAIT
La semaine suivante, Lila réalisa que son lèche-vitrines dans le quartier n'était, ce matin-là, pas tant mû par l'intérêt de faire du cabotage commercial que par celui de rencontrer fortuitement Marine. Elle avait à plusieurs reprises pensé à cette dame bien comme il faut avec laquelle elle avait échangé rires et anecdotes le mercredi précédent. Elle prit conscience de son errance à but précis lorsqu'elle se retrouva par un hasard non fortuit devant le bistrot où elles avaient partagé un café trop fort. La terrasse était vide, et Lila se dit, que, tant pis, ce serait pour une autre fois. Au moment où elle s'apprêtait à poursuivre son chemin, elle vit une femme derrière la vitre avec un sourire joyeux qui lui fit un petit signe. Marine était assise près d'une fenêtre et avait l'air de l'attendre.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Abigail Seran, une Suissesse qui signe là son premier roman, y livre un récit vivant et émouvant, dont l'écriture témoigne d'un certain amour des mots. -
Les Lettres et les Arts
Une incursion délicate et pleine de tendresse dans le monde impitoyable des greffes - et donc du don d'organes. -
Marie-Claire Suisse
Une histoire simple que nous pourrions tous vivre un jour. Un style qui se resserre au fil des pages. Le verbe juste et le mot précis. Une tension forte qui prend le lecteur. Un ouvrage qui nous livre une auteure à la fois forte et fragile, sensible et déterminée, aimante des siens.
GD, La Feuille de Bourg-en-Lavaux
À PROPOS DE L'AUTEUR
D'origine valaisanne,
Abigail Seran a passé son enfance à Monthey. Elle habite depuis quinze ans dans le Canton de Vaud, en Lavaux. Après des études de droit, elle a travaillé dans le monde bancaire. Poursuivant ses activités de conseils, elle assume également une charge d'enseignement. Elle est l'auteure de
Marine et Lila et
Une Maison Jaune aux Éditions Plaisir de Lire et des
Chroniques d'une maman ordinaire, aux Éditions Favre.